Les premières collections du Musee rennais proviennent des confiscations opérées par l'administration révolutionnaire de 1794, lesquelles visèrent particulièrement les descendants d'un ancien parlementaire breton, Christophe-Paul de Robien -1698-1756-. Le premier « Musee de Rennes » naît officiellement le 24 vendémiaire an XIV -16 octobre 1805-, date à laquelle la municipalité en acquiert la pleine propriété. Au XIXe siècle, seuls les objets archéologiques européens et les collections ethnographiques extra-européennes intéresseront les conservateurs du Musee, membres des sociétés savantes locales. Paradoxalement, les travaux des folkloristes, des artistes ou des écrivains bretons ne trouveront à cette époque aucun écho au Musee. L'intérêt pour la culture régionale se limite alors à la tradition orale, au détriment des objets matériels. Il faudra attendre le début du XXe siècle -1909- pour que soit publié le premier catalogue mentionnant la présence de collections d'ethnographie bretonne. Dans l'entre-deux guerres, l'acquisition d'objets bretons se poursuivra, à un rythme moins soutenu que dans les années 1909-1913. C'est cet ensemble qui servira de base au futur Musee de Bretagne. Pendant plusieurs décennies, le pré-Musee de Bretagne a accueilli les visiteurs dans un bâtiment de style néo-classique -1856-, sur les quais de la Vilaine. Baptisé « Palais universitaire », mais devenu trop exigu pour les étudiants dès la fin du XIXe siècle, l'édifice est affecté en 1949 au seul « Musee de Rennes », consacré principalement aux beaux-arts et à l'archéologie. C'est au sein de celui-ci que se développera progressivement le Musee de Bretagne, dès 1960. Lequel prendra suffisamment d'importance pour que soit opéré en 1975 le partage des collections. A partir de cette date, les deux Musees seront indépendants sur le plan administratif, mais occuperont toujours le même lieu. En 1987, il est décidé que le Musee de Bretagne, à l'étroit sur les quais de la Vilaine, s'installera dans un bâtiment neuf. En 2005, il rejoint finalement le nouvel équipement culturel des Champs Libres, conçu par l'architecte Christian de Portzamparc.Les Champs libres ont ouvert au public le 28 mars 2006. Désignés sous le code de « Nouvel équipement culturel » -NEC- lors de leur construction, Les Champs Libres ont été dessinés par Christian de Portzamparc. Le projet de l'architecte consiste à rendre les trois entités immédiatement identifiables de l'extérieur, tout en libérant de l'espace au rez-de-chaussée pour le public.Mathurin Méheut. Xavier de Langlais.
Le Musee de Bretagne conserve des collections très diverses, qui ont comme point commun l'évocation de l'histoire de la Bretagne. Cette histoire doit s'entendre dans un sens très large, la grande histoire -événements, batailles, hommes politiques...- côtoie en permanence la petite histoire, qui évoque davantage le quotidien. Chaque domaine des collections émane et découle très directement de l'évolution du Musee lui-même, selon les époques, et suivant les choix des responsables successifs, l'orientation donnée aux acquisitions a pu varier sensiblement. Toutefois, depuis la parution du premier catalogue associant dans son titre les deux termes "archéologie" et "ethnographie" -1909-, la politique d'enrichissement des collections s'est fondée et développée autour de ces deux axes.
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